Dans le contexte des ambitions spatiales américaines, le candidat à l’administrateur de la NASA place la Lune comme un tremplin essentiel mais priorise l’exploration de Mars. Avec des plans audacieux pour le programmes Artemis, l’avenir de l’exploration spatiale promet d’être aussi fascinant qu’illimité.

Le drame politique autour du programme Artemis se poursuit alors que Jared Isaacman, candidat au poste d’administrateur de la NASA, exprime son soutien pour un retour sur la Lune, tout en mettant en avant l’importance de développer des capacités en vue d’une mission sur Mars. Ses déclarations résonnent particulièrement avec le programme déjà établi de la NASA, intitulé « Lune vers Mars », qui a été au cœur des discussions sur les futures explorations martiennes au cours des huit dernières années. Toutefois, les récentes affirmations d’Isaacman semblent contredire les orientations antérieures du programme spatial américain.
Dans son témoignage écrit, partagé par Reuters, Isaacman déclare : « Nous allons prioriser l’envoi d’astronautes américains vers Mars. En cours de route, nous acquerrons inévitablement les capacités nécessaires pour retourner sur la Lune et évaluer les bénéfices scientifiques, économiques et sécuritaires de maintenir une présence sur le sol lunaire. » Il a également affirmé qu’une mission habitée vers Mars serait sa priorité s’il était confirmé comme administrateur de la NASA.
Actuellement, la mission Artemis 2 est programmée pour le début de l’année 2026. Il s’agira d’un vol d’essai habité du Space Launch System et du vaisseau spatial Orion. Les prochaines missions Artemis nécessiteront que la fusée Starship de SpaceX soit prête à servir de système d’atterrissage humain. Beaucoup craignent déjà des retards supplémentaires, apportant un manque de confiance quant à la possibilité de respecter le calendrier prévu.
Les intentions d’Isaacman concernant le retour de la NASA sur la Lune et la collaboration avec ses partenaires restent floues. On pourrait cependant avoir un aperçu plus clair de sa vision lors de son audition devant le Comité du Commerce, de la Science et des Transports du Sénat.
Isaacman a déjà eu des échanges avec des membres du Sénat pour discuter de son éventuelle nomination dans l’administration de Donald Trump. À ce jour, il bénéficie du soutien de la sénatrice Katie Boyd Britt de l’Alabama et du président du comité, le sénateur Ted Cruz du Texas.
Un soutien « Lune vers Mars » contesté
La vision d’Isaacman sur le trajet Lune-Mars ne correspond pas exactement aux attentes de Donald Trump et de son proche conseiller, Elon Musk, le CEO de SpaceX. Tous deux ont milité pour une mission directe vers Mars, même s’il semble peu probable que cela se réalise dans le mandat présidentiel actuel. Opter pour une telle approche laisserait à la Chine un contrôle libre de la Lune, risquerait de compromettre de nombreuses collaborations internationales et pourrait réduire à néant les espoirs d’une économie cis-lunaire tant attendue.
L’approche Lune vers Mars pourrait représenter un compromis politique, obtenant le soutien du Congrès tout en répondant à l’aspiration de Trump pour un programme historique. Cependant, Musk privilégie une mission directe vers Mars, affirmant que retourner sur la Lune serait plus une distraction qu’autre chose.
Le témoignage d’Isaacman pourrait également être considéré comme une manœuvre politique visant à apaiser le Congrès tout en maintenant le programme Artemis et le SLS à court terme, tout en créant des bases solides pour un programme martien plus ambitieux. Une fois en fonction, son administration pourrait alors désavantager les missions lunaires, ce qui entrainerait des débats budgétaires houleux, le Congrès étant responsable de l’approbation des finances allouées.
À quel prix le passage de la Lune à Mars ?
Quel que soit le développement de la situation, la NASA se prépare à des réductions budgétaires pour l’année fiscale à venir. Ces réductions concerneront probablement les programmes de sciences terrestres et de climat, étant donné que le gouvernement est contrôlé par les républicains.
En outre, le domaine scientifique pourrait subir des coupes bien plus importantes que prévu, avec des rapports informant que certains secteurs scientifiques pourraient voir leurs financements diminuer jusqu’à 50 % cette année. Cela mettrait un terme à de nombreuses missions actuellement en cours et affecterait drastiquement les projets futurs, mettant en péril l’ensemble de cette division de la NASA.
La division scientifique est à risque de subir les conséquences les plus sévères, car le soutien se concentre actuellement sur les missions d’exploration liées à la Lune et à Mars. Isaacman, passionné d’aviation, devrait continuer à soutenir la petite division de recherche aéronautique de la NASA. Pour l’instant, les seuls défenseurs des sciences semblent être des groupes de plaidoyer tels que The Planetary Society et son caucus au Congrès.
Quels sont les objectifs du programme Artemis ?
Le programme Artemis a pour but de ramener les astronautes sur la Lune afin de préparer des missions plus ambitieuses vers Mars, tout en développant des capacités techniques et scientifiques essentielles pour une présence durable sur la Lune.
Quelle est la position d’Isaacman concernant les missions vers Mars ?
Jared Isaacman, candidat à l’administration de la NASA, a déclaré qu’il prioriserait l’envoi d’astronautes américains vers Mars tout en assurant que les missions vers la Lune continueraient, considérant les avantages scientifiques, économiques et de sécurité nationale d’une présence lunaires.
Quand est prévue la mission Artemis 2 ?
La mission Artemis 2 est actuellement prévue pour début 2026. Il s’agit d’un vol d’essai avec équipage du Système de Lancement Spatial et du vaisseau spatial Orion.
Quelles conséquences pourraient avoir des réductions budgétaires pour la NASA ?
La NASA s’attend à des coupes budgétaires significatives, ce qui pourrait entraîner des réductions drastiques dans les programmes scientifiques, affectant de nombreuses missions en cours et à venir, alors que l’accent est mis sur l’exploration lunaire et martienne.